« Nouvelle mairie » mais anciennes pratiques
jeudi 24 novembre 2011Le promoteur immobilier de la BNP Paribas achète les terrains laissés vacants par le départ de l’Aérospatiale dans le but évidemment de construire des logements, à 6 -7000 euros le m² si possible ou des résidences étudiantes classées logement social à…590 euros de loyer par mois pour un studio. Une fois l’affaire faite, le promoteur se rend compte qu’il ne pourra rien faire d’un énorme bâtiment appelé B1 car des parties en sont classées monument historique. Mais le promoteur en question a des amis à la mairie de Châtillon. Il rencontre le maire, Jean-Pierre Schosteck (UMP, Droite Populaire, UPC, etc.) et lui propose benoîtement d’échanger cet immeuble inutilisable pour lui, donc valeur zéro ou presque, contre des terrains appartenant à la mairie et sur lesquels figurent actuellement des bâtiments administratifs. « Comme ça, lui dit le promoteur, vous pourrez rassembler dans cet immeuble B1 beaucoup de vos services de la mairie éparpillés sur le territoire de la commune et moi je pourrais construire de nouveaux logements sur les terrains que vous nous aurez échangé ». Tope-là !…
Perdu le crayon…
Et s’ensuit un montage financier extrêmement complexe pour un néophyte (voir le tract « Nouvelle mairie » sur le site www.gouriet.com). Nos spécialistes s’y penchent et s’aperçoivent, outre un financement abracadabrantesque, qu’il y a un différentiel dans l’échange d’environ 15 millions d’euros en faveur…du promoteur. Un malheur n’arrivant jamais seul, le maire essaie de passer en force le projet accepté par lui au Conseil municipal sur la base de dossiers plus qu’incomplets qu’il remet aux conseillers municipaux de l’opposition quatre jours avant dont un week-end. Quand à l’étude des services et des bureaux que l’on aurait pu installer dans ce bâtiment B1, et celle plus que nécessaire, vu la hauteur de plafond des locaux visés, sur les consommations d’énergie. Walou ! On est même presque sûr que ces études n’ont pas été faites et que le maire n’a pas mis les pieds dans le bâtiment en question. Tout cela n’est pas sérieux, amateur, et cette fois sans son crayon qui, pour le coup, lui a échappé des doigts, et emprunté lors des débats municipaux.
Que fait l’opposition ? Soucieuse de l’intérêt des sous des Châtillonnais, elle dépose un recours administratif dans le but de protéger les finances de la ville et d’obliger le maire à respecter les règles élémentaires de la démocratie et de la concertation. Au passage, on peut aussi se poser la question de savoir si en temps de grave crise économique et sociale comme aujourd’hui et alors que environ 1500 Châtillonnais vivent sous le seuil de pauvreté (moins de 960 euros par mois et par foyer), la priorité d’une commune, qui plus est, surendettée, c’est de faire une nouvelle mairie.
Tartuffe
Des informations nous ont été remontées ces derniers jours comme quoi certains à la mairie essaieraient de monter les personnels contre l’action du Parti Socialiste, des Verts-Europe Ecologie et de l’association Châtillon Pour Tous. « Avec leur recours, ils vous empêchent de bénéficier d’une nouvelle mairie et d’une amélioration conséquente de vos conditions de travail ». Si ce travail de Tartuffe se confirmait, on rappellera simplement aux provocateurs en question que cela fait près de 30 ans qu’ils sont à la tête de la mairie et qu’ils ont eu bien le temps pour améliorer les locaux de la mairie s’ils en avaient eu l’envie. Et puis, accepter que la mairie perde de l’argent dans une opération immobilière, ce ne serait d‘ailleurs pas la première fois (voir les programmes d’urbanisme des Sablons et de Maison-Blanche, par exemple), ça reviendrait à faire payer le débit aux habitants de la ville et parmi eux à de nombreux employés municipaux. Donc, CQFD, ces derniers, quelque part, se paieraient eux-mêmes l’amélioration de leurs conditions de travail. En racontant ou laissant raconter des sornettes, le maire lui, ce sont leurs têtes qu’il se paie..