Onera-bétonnage : une réunion animée, un maire chahuté
vendredi 24 juin 2011Beaucoup de monde à la réunion organisée jeudi 23 juin par le Maire Jean-Pierre Schosteck dans le préau de l’école Gambetta au sujet du projet immobilier envisagé sur les terrains occupés actuellement – et jusqu’en 2015 – par l’Onera. Parmi les participants, on note de nombreux habitants du quartier, notamment de la rue de la Division Leclerc, de la rue Kléber et de la rue du Plateau directement impactés par le projet. Rappelons qu’il consiste à construire environ 30 000 m² de logements (entre 450 et 700 logements selon les tailles qui seront choisies) et 900 places de parking en souterrain, le tout du côté gauche en montant la rue de la Division Leclerc, une école maternelle et éventuellement un petit gymnase sur l’actuel parking de l’Onera, à droite en montant cette même rue.
« Si les gens ne sont pas contents, ils n’ont qu’à me virer »
Beaucoup d’habitants du quartier car beaucoup d’inquiétudes : entre ceux qui verront leur accès au soleil bouché par les nouveaux bâtiments et ceux qui imaginent déjà 900 voitures de plus dans la circulation de la rue de la Division Leclerc aujourd’hui déjà complètement surchargée, les questions fusent. Le Maire se retranche derrière le « Il n’y pas d’autres solutions que d’accompagner l’opération sinon on risque de perdre les projets de l’école et du gymnase financés par les promoteurs »… Pourquoi ne pas créer quelques activités et des emplois ? « Parce qu’il n’y a pas de marché pour ce secteur » répond avec assurance le premier édile. « Les gens ont besoin de logements, il faut que nous prenions notre part du fardeau » continue-t-il en répondant à ceux qui se posent la question de pourquoi toujours plus d’habitants. La salle conteste, un administré parle de « bétonnage sans fin et d’absence d’équipements collectifs nouveaux». Le maire s’emporte une première fois et invite l’outrecuidant à l’accompagner pour une promenade dans la ville de façon à ce qu’il prenne en compte la vraie réalité de Châtillon… En fait, seule une crèche privée aura été créée depuis l’arrivée du maire aux commandes de la ville…
Martine Gouriet, Conseillère générale, après avoir proposé la création d’un vrai éco-quartier sur le site de l’Onera, a demandé au maire qu’il ouvre sur son projet une véritable concertation avec les habitants. Elle est ensuite revenue sur les difficultés rencontrées depuis plusieurs années dans la zone en matière de places dans les collèges et surtout dans le lycée car la situation y est dramatique actuellement en termes d’accueil, certains lycéens de Châtillon devant même aller jusqu’à Boulogne Billancourt pour pouvoir poursuivre leurs études secondaires. Dans ce contexte, Martine Gouriet a souhaité que l’on étudie la possibilité de dégager des terrains sur Châtillon de façon à pouvoir y construire un nouveau lycée. En guise de réponse, le maire a renvoyé la balle au Conseil Régional : « S’ils veulent bien payer, pourquoi pas ? ». Pourtant, jamais à ce jour, il n’a fait de proposition en ce sens au Conseil régional…
Patrick Widloecher, conseiller municipal d’opposition PS, fait ensuite remarquer que, ce soir, de nombreuses propositions ont été faites par les habitants du quartier et que ce serait peut-être judicieux d’organiser des groupes de travail avec eux. Vu qu’ils habitent le quartier, ils sont en effet les mieux placés pour en connaître les problèmes et trouver les meilleures solutions. Au « C’est bien de la confrontation des idées que naissent les meilleures solutions » du conseiller municipal socialiste, le maire répond qu’il a été élu aux dernières municipales et que « C’est donc à moi de prendre mes responsabilités. J’essaie de faire du mieux que je peux. Et, si les gens ne sont pas contents, ils n’ont qu’à me virer ». Voilà une idée qu’elle est bonne et qui ne sera pas tombée dans des oreilles de sourds… Rendez-vous dans les urnes en au printemps 2014.
Une vrai réunion d’échanges et de propositions sur l’urbanisme à Châtilllon le mercredi 29 juin
Bref, bien que n’étant élu qu’avec une toute petite majorité (51,5 vs 48,5% aux municipales de 2008), Jean-Pierre Schosteck s’arroge sans vergogne tous les suffrages châtillonnais. Le Parti Socialiste a une autre conception de la démocratie. On pourra encore le constater mercredi 29 juin prochain à 20 h30, salle Gabriel Péri au n° 25 de la rue du même nom, où avec Europe Ecologie- Les Verts et l’association Châtillon Pour Tous, il invite tous les Châtillonnais à débattre autour du thème « Voulons-nous un urbanisme à vivre ou un bétonnage sans fin » ? ». Ce débat sera l’occasion d’envisager une autre façon de faire à Châtillon, avec les gens et pour les gens.