La séance du Conseil municipal de Châtillon du mercredi 25 mai nous a fait penser au film « Un jour sans fin » où le personnage principal recommence et revit indéfiniment la même journée. En effet, combien de fois déjà avons-nous vécu ces séances de Conseil municipal où le maire essaie de faire passer à toute vitesse en le minimisant un projet immobilier dont même la plus rapide analyse indique qu’il s’agit d’un projet impactant bien au-delà du quartier choisi.
Après les ensembles de la Porte Nord (quartier Maison-Blanche), de la porte Sud (quartier des Sablons), les 75 000 m² de bureaux du quartier des Arues (vers les ateliers de la SNCF), les centaines de logements du quartier de l’Aérospatiale, le transfert projeté de la mairie dans ce même quartier, voici maintenant les 750 logements à construire sur les terrains de l’ONERA (rue de la Division Leclerc).
Bientôt des promoteurs conseillers municipaux ?
A chaque fois, le maire demande au Conseil de voter un changement du PLU, sans que l’on connaisse réellement les tenants et aboutissements du projet, son esquisse architecturale, son mode de financement, etc. Face aux demandes de l’opposition, il renvoie à une pseudo concertation qui ressemble beaucoup au fait accompli. Les promoteurs semblent d’ailleurs le plus souvent à l’origine des projets en ce sens qu’ils les arrangent toujours plutôt bien… Par exemple, que la mairie soit transférée dans un immeuble, ancien siège de l’ex-Aérospatiale, classé donc difficilement réhabilitable, donc quasiment invendable, retire une belle épine du pied au promoteur qui pourrait dans l’opération faire au final une culbute de 15 à 20 millions d’euros. Pour vous donner un ordre de grandeur, cette somme correspond environ à 1/3 à 1/4 du budget annuel de la commune…
Les promoteurs semblent tellement imprimer le rythme des projets que le représentant d’Europe Ecologie – Les Verts au Conseil municipal a proposé que les conseillers municipaux soient remplacés par des représentants de BNP Immobilier, Bouygues Immobilier, Cogedim et autre Franco-Suisse. Châtillon ressemble en effet aujourd’hui à un grand chantier et pas seulement à cause de celui du tramway. On construit à tout va, dès la moindre parcelle laissée en friche, sans concertation avec les habitants, sans stratégie d’ensemble et en jetant allègrement le bébé environnement avec l’eau du bain. Quant aux équipements publics (crèches, terrains de loisirs et de sports, lieux culturels…), on n’a plus d’autres choix que de prier ou d’effectuer une danse primitive pour espérer qu’ils voient le jour.
Dans son programme municipal, le maire annonçait que si l’ONERA quittait Châtillon, il ferait sur ses terrains un éco-quartier. Encore raté, à moins que dans l’esprit du maire l’éco-quartier se limite à planter quelques arbres, à vendre quelques lombricomposteurs aux habitants et à disposer deux ou trois drapeaux « Châtillon, vile éco-responsable »…
Une classe sauvée aux Sablons
Un éclair dans la grisaille de ce Conseil : la fermeture d’une classe à l’école des Sablons a pu être stoppée par l’intervention parallèle du maire et de la conseillère générale PS de Châtillon. La mobilisation des parents aura aussi pesé d’un poids évident dans la décision du rectorat de se déjuger.